mercredi 11 janvier 2012

D. BOVET et C. LARRERE le 21 janvier

La prochaine séance du groupe de travail sur les animaux des Archives Husserl se déroulera
le samedi 21 janvier, de 14h à 16h30
à l'Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, salle Celan.

Nous aurons le plaisir d'accueillir, pour un exposé conjoint :
Dalila Bovet,
éthologue (Université Paris X), et Catherine Larrère, philosophe (Université Paris I) .


Association d Eleveurs amateurs de perroquet Gris du Gabon,perroquet eleveur gris du gabon
Le point de vue des perroquets : leur prêtons-nous une psychologie minimale ?

Le chercheur en éthologie cognitive est forcément confronté au point de vue de l’animal : non seulement c’est fréquemment le sujet de ses recherches, mais de plus les animaux testés imposent leur point de vue. En effet, ils peuvent refuser de répondre si les questions posées ou les récompenses proposées ne les motivent pas suffisamment, ou encore, sans forcément que le chercheur s’en aperçoive, répondre à une question autre que celle qui est censée leur être posée. Mais c’est peut-être au moment où ils nous exaspèrent le plus que nos animaux ont le plus à nous apprendre… l’éthologue peut ainsi découvrir que les interactions qui se passent autour des expériences sont parfois aussi intéressantes, voire plus, que les expériences elles-mêmes.

C’est justement cette façon de prendre en compte le point de vue de l’animal et d’apprendre plus de ce qui se passe autour de l’expérience que dans l’expérience elle-même, qui amène à s’interroger, en philosophe, sur les présupposés non questionnés aussi bien de l’expérience que de ce qui se passe autour de l’expérience ou entre les expériences. Le chercheur ne prête-t-il pas aux animaux une psychologie minimale qui n’est pas questionnée parce qu’elle est une condition de possibilité des expériences ? C’est, notamment la question de la motivation ou de l’incitation prêtée aux animaux qui paraît comparable à celle qui conduit à la construction de l’homo oeconomicus ou de l’idiot rationnel. C’est la pertinence de cette psychologie, commune à l’homme et à l’animal, dès qu’on les rend objets d’expérience, que l’on voudrait interroger.


Le séminaire est ouvert à tous. Nous espérons vous y retrouver nombreux.