mercredi 8 février 2012

J. FARGES le 25 février 2012



E. Husserl
(Toute ressemblance pileuse avec un tamarin empereur serait fortuite.)




La prochaine séance du groupe de travail sur les animaux des Archives Husserl se déroulera


le samedi 25 février, de 14h à 16h00


à l'Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulmsalle Celan.




Nous aurons le plaisir d'accueillir Julien Fargesphilosophe, pour un exposé sur :




Le monde de la vie est-il un monde anthropologique ?
Remarques sur le statut de l'animalité dans la phénoménologie husserlienne tardive



La séance proposera une contribution à l'idée d'une phénoménologie de l'animalité en s'appuyant sur les textes que Husserl consacre à une description phénoménologique de l'animal. Au-delà de l'intérêt documentaire que présente en lui-même un parcours de ces textes pour la plupart peu connus (car dispersés dans la masse des manuscrits  et occupant une place somme toute marginale dans la production husserlienne), il s'agira d'en interroger les ressources et les limites dans la perspective d'une réflexion sur l'idée d'un point de vue animal.
Contrairement à la façon dont les textes husserliens relatifs à l'animalité sont souvent abordés dans la littérature secondaire, l'exposé ne prendra pas pour fil conducteur les concepts de conscience et de subjectivité mais plutôt le concept de monde tel qu'il envahit la phénoménologie "tardive" de Husserl, à savoir le "monde de la vie" (Lebenswelt).
Il a souvent été soutenu que la phénoménologie husserlienne du monde de la vie aboutissait à déterminer ce dernier comme un "monde anthropologique" ou encore qu'elle fournissait les éléments pour un renouvellement de la problématique de l'anthropologie philosophique. Sans aucunement nier cet aspect, nous souhaiterions le nuancer ou le compléter en montrant le rôle déterminant joué par l'animalité dans la constitution de ce monde, y compris justement dans sa dimension anthropologique.


Il ne s'agira donc pas de poser de nouveau la question de savoir si les animaux sont pourvus ou non d'un monde, mais l'exposé s'attachera plutôt à montrer dans quelle mesure quelque chose comme une constitution réciproque de l'humanité et de l'animalité se fait jour dans les textes husserliens relatifs aux structures du monde de la vie, alors même que Husserl ne semble jamais renoncer par ailleurs à une conception rationaliste de la différence anthropologique.
À cette occcasion, il sera possible de mettre en évidence que la phénoménologie tardive de Husserl fait une place conséquente et surprenante à certains concepts issus de l'évolutionnisme, ce qui permettra d'éclairer d'un jour nouveau non seulement la nature de l'idéalisme constitutif husserlien mais surtout la place qu'occupe la phénoménologie husserlienne dans l'histoire du concept de Lebenswelt, en la situant à mi-chemin du naturalisme darwinien de Haeckel et de la biologie subjective des milieux de von Uexküll.